Mois de l'égalité : Raymonde Faury

Une retraitée aux mille casquettes

Raymonde Faury, 81 ans sait ce que le don de soi veut dire. Toute sa vie, cette veuve de gendarme n’a cessé de créer du lien autour d’elle ; de la présidence du comité des fêtes de Saint-Martin-le-Vieil à celle de l’association Bel Âge, en passant par les visites de malades ou de nouveaux arrivants. Cette fervente catholique croit dans l’humain et le dit : "j’aime les gens !".

La sonnerie du téléphone retentie dans la salle à manger de Raymonde Faury, 81 ans dans quelques jours, interrompant la conversation lancée autour d’un café fumant et de petits croquants maisons. "C’est encore une réclame !" Raymonde, en pull de marin, et brushing ajusté retrouve de l’énergie en évoquant sa vie d’hier et d’aujourd’hui. Elle vient pourtant de perdre, il y a trois mois, François, celui qui a partagé sa vie pendant plus de 60 ans.

Cette fille d’agriculteur, né à Saint-Martin-Le-Vieil fait partie de la catégorie de ses femmes mariées jeunes, à 17 ans et demi, et mère de deux enfants à 20 ans. Raymonde a connu l’école ménagère, un premier emploi de bonne "chez des patrons" qui lui a permis de constituer son trousseau de jeune mariée ! Femme de gendarme, elle connaîtra les mutations, notamment en Aveyron, les goûters entre épouses et les promenades poussettes. "Mon mari ne voulait pas que je travaille pour que je m’occupe des enfants." Mais n’allez pas pour autant croire que Raymonde est le moindre regret ou que ce schéma d’un autre temps fut une contrainte. Et pour cause, toute sa vie, Raymonde fut une bénévole à temps plein toujours partante pour aider les autres.

Je me suis toujours sentie l’égale de mon mari. Nous avons toujours fait les choses ensemble !
Raymonde Faury

A Saint-Martin-Le-Vieil, où elle est revenue vivre à la retraite de son mari, elle n’a cessé de se mobiliser. Présidente du comité des fêtes, puis présidente du Bel Âge, le club de 3^e âge où elle a succédé à son mari pour prendre la présidence, Raymonde ne compte pas ses heures. Et dans ce village de près de 150 habitants, elle a réussi à rassembler 110 adhérents venus aussi de villages alentours.

Cette femme engagée croit dans l’humain et le dit : "j’aime les gens !".

Aujourd’hui encore, Raymonde ne perd pas une occasion d’aller à la rencontre des personnes. Elle distribue les brioches de l’Afdaïm et en profite pour "faire du lien" auprès des nouveaux arrivants et leur parle des richesses et des activités du village.

Si un ou une membre de son association ou de la paroisse tombe malade, elle se mue en visiteuse attentionnée pour redonner le sourire en ces jours de gros nuages. Un rayon de soleil aussi pour sa grande famille qui compte 3 enfants, 7 petits-enfants et 6 arrières petits-enfants. Les réunions de famille sont parfois des moments de discussion entre femmes de générations différentes. Raymonde avoue ne pas "envier les femmes d’aujourd’hui qui doivent cumuler leurs soucis professionnels avec ceux de leur famille."  Malgré le décalage de génération et d’époque, l’ex-femme au foyer embrasse la cause des femmes actives d’aujourd’hui sur le combat de l’égalité des salaires. 

Je ne comprends pas que des femmes soient moins payées que les hommes à compétence égale.
Raymonde Faury

Bien décidée à poursuivre ses activités, notamment pour offrir aux personnes du 4^e âge du territoire des moments de détente et de partage, Raymonde entend bien démontrer au quotidien que sur tous les terrains "la femme est bien l’égale de l’homme".