Mois de l'égalité : Cyndie Méjean
Itinéraire d’une citadine devenue éleveuse de chèvres
Un sourire illumine le visage de Cyndie Méjean au milieu de ses chèvres en ce jour rare de pluie sur les Corbières. Au pays du poète Delteil, "Ici, le temps va à pied" et Cyndie est bien loin des bancs du Cirad (*) et de son Master en santé animale. Loin aussi des animaux exotiques du parc zoologique de Montpellier où elle a travaillé 8 ans.
La jeune éleveuse est co-gérante du Gaec, les Chèvres du Sou avec son compagnon Manuel. L’aventure de l’exploitation a débuté officiellement le 11 janvier 2023 mais l’aboutissement du projet a été plus long que prévu comme un affinage fromager au long cours.
Le rêve prendra parfois des allures de cauchemar après deux ans de négociation et d’atermoiements avec l’agriculteur vendeur. La jeune femme se remémore aussi, amusée, les premiers contacts au village et sur les marchés de Lagrasse ou Montlaur.
On me posait des questions du style : "il est où le patron ?" ou "les chèvres, elles sont à vous ?"
Cyndie Méjean
Le congé maternité en question
Cyndie reconnaît qu’aujourd’hui encore dans ce métier comme d’autres, "les femmes doivent se donner à fond pour ne pas paraître moins forte qu’un homme". Être fermière en Corbières pose aussi des questions de vie essentielles comme la maternité. "pour trouver un remplaçant en cas de congés maternité, il faut se débrouiller."
Les journées des jeunes fermiers sont rythmées par la traite dès 7h30 en été suivie de la transformation pour fabriquer fromages et yaourts. Suivent les heures de garde du troupeau qui entretient des terres communales. De 4 heures l’hiver à 8 heures durant l’été ! Des temps consacrés à la lecture, aux tâches administratives sur le portable XXL ou aux jeux vidéo avec un œil permanent sur les chèvres.
Aujourd’hui, Cyndie et Manuel ont trouvé leur équilibre basé sur le partage des tâches.
L’avantage, c’est que nous sommes deux et je vis avec un homme qui n’aime pas conduire le tracteur ou souder. C’est moi qui suit une formation de soudeur à l'arc et lui celle de comptabilité. Il faut que chaque sexe soit plus à l’aise pour faire toutes les tâches !
Cyndie Méjean
(*) Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.
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