Mois de l'égalité : Céline Morandeau
Une cheffe d’orchestre dans le vent
Professeure de hautbois à la Fabrique des Arts, depuis 2016, Céline Morandeau partage la direction de l’orchestre philarmonique du Conservatoire avec Jean-Pierre Néré. Céline Morandeau pose, baguette à la main et robe longue de soir de gala, pour une séance photo. Derrière l’élégante musicienne, professeure de hautbois à la Fabrique des arts, et une voix aussi douce qu’une sonate de Mozart, se cache une femme de conviction aussi tenace que talentueuse.
Il faut dire qu’avant de devenir cheffe d’orchestre du philarmonique du Conservatoire, l’enseignante a dû faire preuve d’une bonne dose de conviction, d’une pincée de patience et de beaucoup de ténacité. Dans le milieu artistique aussi, les femmes ne jouent toujours pas d’égal à égal avec les hommes. On ne compte que 10 % de cheffes d’orchestres en France. Un pourcentage qui tombe à 4 pour les orchestres nationaux.
Au sein d’un Conservatoire sensible à l’égalité des chances, Céline Morandeau partage le privilège de diriger la cinquantaine de musiciens avec Jean-Pierre Néré. Un pur bonheur pour celle qui n’a pas toujours connu un tel accueil. La musicienne se souvient de l’enseignement très testostéroné d’un de ses professeurs.
En classe de direction d’orchestre, j’étais la seule femme sur 16 étudiants. Le professeur avait une méthode disons très masculine, dans l’affrontement avec les musiciens. Il disait vouloir "nous blinder" pour nous préparer aux orchestres professionnels. C’était difficile de se sentir légitime dans ce contexte très masculin.
Céline Morandeau
Ouvrir le champ des possibles
Née en région parisienne dans une famille de musiciens amateurs – sa mère jouait de l’orgue et son père de la guitare -, Céline a un coup de cœur pour le hautbois, dès ses 9 ans. Elle connaîtra rapidement le bonheur de jouer en orchestre au sein de celui de la classe à horaire aménagée de son collège sans imaginer alors qu’un jour elle dirigerait un jour une formation.
Pour sa fonction comme pour d’autres métiers, Céline reste persuadée que beaucoup trop de femmes se questionnent sur leur légitimité professionnelle contrairement aux hommes. "J’avais peur parfois de passer des concours par exemple. Je ne sentais pas cela chez des collègues masculins !"
Une cheffe d’orchestre, exemple pour ses élèves
Aujourd’hui, Céline est un vrai exemple pour ses élèves, filles et garçons. "Nous avons beaucoup de jeunes filles. Le fait qu’une femme dirige un orchestre ouvre le champ des possibles!" Elle leur démontre que tout est possible à force de travail bien sûr et de conviction aussi. Même si des barrières s’abattent peu à peu, le chemin de l’égalité est encore long. "Quand une femme obtient un poste comme celui de cheffe d’orchestre, il y a toujours ce questionnement qui vient sur pourquoi, c’est elle qui a été nommée ? Cela se pose moins quand c’est un homme."
La professeure de hautbois, qui joue aussi dans une formation professionnelle, l’orchestre Mozart Toulouse de Claude Roubichou, avoue prendre énormément de plaisir à diriger ses orchestres.
Ce que j’apprécie avant tout, c’est la dynamique avec mes collègues et les enfants. Cela donne tout son sens à l’enseignement de la musique. Le but est de faire de la musique ensemble.
Céline Morandeau
En avril, à l’auditorium de la Fabrique, la cheffe d’orchestre sera à la baguette pour diriger le philarmonique pour trois Ciné-concerts. Une belle occasion de montrer l’exemple et de partager entre hommes et femmes le même amour de la musique.
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