Manon, le bonheur est dans le jardin
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Carcassonne Agglo met en lumière 50 jeunes, au travers de portraits. 50 jeunes qui sont le territoire et sont acteurs dans la culture, l’économie, le sport ou le monde associatif. Ils sont à retrouver sur les supports de l’Agglo.
Un rêve réalisé
"Quand on est petit, on nous répond souvent : tu rêves ! Or je pense qu’il faut laisser les enfants croire en leurs rêves. Tout est possible" Ce message d’espoir, bouffée d’optimisme, c’est Manon Vitalis, 17 ans vivant à La Redorte qui le tient. Son rêve, à force de volonté et de conviction, elle l’a réalisé. Manon a 11 ans quand elle rêve de créer "un endroit où tout le monde au village pourrait jardiner, vivre un moment de partage et consommer ce qu’ils ont produit."
L’idée est le fruit de moments de partage avec Robert son arrière-grand-père qui jardinait beaucoup et des journées passées avec Hélène et Yves ses grands-parents. Mais c’est grâce à un épisode de la série "Plus Belle La Vie", dans lequel les habitants d’un quartier de Marseille créé un jardin partagé, que l’idée mûrie comme un bon fruit.
Le terrain de la Maison du Jardinier (du château de La Redorte) en ruine pourrait être ce lieu. Il était déjà le théâtre de jeux des enfants du village. La petite Manon, aidée de ses parents, dépose un projet en mairie à l’arrivée du maire, Christian Magro qui lui dit "banco !" Elle lance un appel sur internet afin de trouver des fonds pour clôturer le jardin, acheter de l’outillage… Deux ans de travail acharné seront nécessaires à Manon, son père et des amis pour préparer le lieu ; retourner le terrain et enlever des pierres. "Nous avions eu des dons d’engrais biologique pour nourrir la terre".
Présidente d'association
En 2022, la belle idée devient une réalité et Manon prend naturellement, à 15 ans, la présidence de l’association "La Maison du Jardinier". Sept parcelles individuelles de 50m² sont créées et une parcelle partagée est proposée. Une vingtaine d’enfants du village s’y sont retrouvés la première année et Manon les conseillait comme l’avait fait ses grands-parents avec elle. Depuis, des amitiés sont nées grâce au jardin partagé et les rendez-vous de fin d’année donnent toujours le prétexte à de belles fêtes.
Tout cela a été possible grâce au don de soi et un sens du partage que Manon pratique aussi en tant que pompier volontaire. "J’ai toujours voulu m’occuper des autres" commente celle qui a suivi les pas de son grand-père et son père, également sapeurs-pompiers. Les tournées de sa mère infirmière qu’elle suivait aussi ont sûrement joué un rôle dans cet altruisme précoce.
Depuis que j’ai rejoint les pompiers, j’ai vu un autre côté de la vie, cela m’a fait grandir.
Manon Vitalis
Un séjour à Lampedusa en 3e a aussi marqué la jeune fille qui a vu des habitants de l’île accueillir chez eux des réfugiés démunis. Aujourd’hui, la lycéenne de Terminale, dont l’objectif est de devenir médecin, se réjouit de voir les parcelles du jardin vivre au rythme des saisons. "Je suis heureuse de voir que tout le monde s’est battu pour que ce jardin partagé se fasse. Et cela fait plaisir aux gens !"