Les stagiaires de l’école de la 2e chance
Les stagiaires de l’école de la 2e chance entrent dans la danse
Elle porte bien son nom cette école de la 2e chance (*) pour ces jeunes gens âgés de 16 à 30 ans ayant quitté le système scolaire sans diplômes, ni qualification…
Les stagiaires, envoyés par pôle emploi, la mission locale, ou tout simplement volontaires, se replongent dans les livres de maths, de français, d’anglais, s’initient à l’informatique, effectuent des stages en entreprises… Évidemment. Mais ils participent aussi à des animations sportives et culturelles.
C’est ainsi que, grâce à la contribution de la galerie chorégraphique, chère à Thierry Gourmelin, ils ont pris part récemment, au pied des immeubles du quartier La Conte, aux scènes de théâtre de l’artiste Catherine Froment et au tournage d’un « live streaming » (**) de la danseuse nord-américaine Rebecca Margolick, bientôt rejointe sur place par Jackie Taffanel, une référence, qui dirigeait des Master Class à la Fabrique des arts de Carcassonne Agglo.
Camélia, 17 ans, « un peu mal-à-l’aise au départ, parce que mal dans [sa] peau », se laissait entraîner finalement. A cette occasion, elle découvrait «la danse contemporaine et a beaucoup aimé ».
Mustaffa, 24 ans, ne parle pas très bien le français mais il a « tout compris, car aucune langue n’est nécessaire pour comprendre ce que les artistes veulent dire. Les gestes suffisent ».
Du haut de ses 20 ans, Safwan a lui aussi « perçu un message dans la chorégraphie de Rebecca : celui de la souffrance des migrants ».
Cette « histoire », c’est celle d’Elyas, 18 ans, et de sa famille. « Nous avons dû quitter notre propre pays : la Libye », explique le jeune homme, chargé d’envoyer la musique, fier d’« être impliqué et actif ».
Le mot de la fin revint à Safwan : « Accéder à l'art, au monde des artistes, ça me permet de savoir comment développer mes compétences de créativité dans le monde professionnel ».
N’est-ce pas Victor Hugo qui disait : « Ouvrir une école, c'est fermer une prison » ?
(*) L’École de la 2e chance (E2C), 82 rue Barbacane, à Carcassonne (tél. : 04 68 25 56 74), est un dispositif porté par la FAOL.
(**) Un « live streaming » est une sorte de clip destiné aux réseaux sociaux.